Vague conservatrice

Gouvernements latino-américains de droite (en bleu) en 2018.

La vague conservatrice, parfois appelée virage à droite, désigne une période à partir des années 2010 durant laquelle l'Amérique latine connaît une série de gouvernements successifs à droite de l'échiquier politique (conservateur)[1],[2] Le terme a été inventé par la presse brésilienne et est souvent considéré comme le pendant de la marée rose, en référence à un mouvement similaire portant au pouvoir des gouvernements de gauche[3].

Parmi les éléments qui ont façonnée la montée en puissance de cette couleur politique dans la région figurent les présidences de Vicente Fox et Felipe Calderón au Mexique, d'Álvaro Uribe en Colombie ; le coup d'État hondurien de 2009 conduisant à l'éviction de Manuel Zelaya ; la victoire de Sebastián Piñera au Chili en 2009, de Juan Manuel Santos en Colombie en 2010, et d'Enrique Peña Nieto au Mexique en 2012 ; la destitution (es) de Fernando Lugo au Paraguay ; la victoire de Jimmy Morales au Guatemala et celle de Mauricio Macri en Argentine en 2015 ; le procès en destitution de Dilma Rousseff au Brésil en 2016 et l'ascension de son vice-préident Michel Temer ; la victoire de Pedro Pablo Kuczynski au Pérou en 2016, puis de son vice-président Martín Vizcarra en 2018, d'orientation technocrate ; le triomphe de Piñera au Chili en 2017; la réélection contestée de Juan Orlando Hernández du Parti National au Honduras la même année ; la montée du fondamentalisme néo-pentecôtiste et l'égalité entre le candidat conservateur Fabricio Alvarado avec le candidat pro-gouvernemental Carlos Alvarado Quesada au Costa Rica en 2018[4]; la victoire d'Iván Duque en Colombie et de Jair Bolsonaro aux élections en 2018 ; le triomphe d'Alejandro Giammattei au second tour des élections guatémaltèques en 2019 face à la candidate sociale démocrate Sandra Torres, et le triomphe de Luis Lacalle en Uruguay la même année ; la démission d'Evo Morales en Bolivie et, avec elle, l'accession de Jeanine Áñez au poste de présidente par intérim ; la tentative de prise de pouvoir par l'opposant Juan Guaidó, président du Congrès, se proclamant président par intérim du Venezuela ; le triomphe de Guillermo Lasso à l'élection présidentielle de 2021 en Équateur ; la victoire de Rodrigo Chaves au Costa Rica en 2022 et la victoire de Daniel Noboa en Équateur et de Javier Milei aux élections présidentielles de 2023.

Le phénomène a été comparé à l'élection de Donald Trump aux États-Unis et à la croissance de l'extrême droite en Europe (le Brexit au Royaume-Uni, l'avancée de Marine Le Pen en France et de Matteo Salvini en Italie, la popularité rapide du parti Vox, la montée du Fidesz en Hongrie et de Droit et justice en Pologne, entre autres) comme des phénomènes similaires[5].

  1. (pt) José Manoel Montanha da Silveira Soares, « A onda conservadora: ensaios sobre os atuais tempos sombrios no Brasil », Revista Em Pauta, vol. 15, no 39,‎ (ISSN 2238-3786, DOI 10.12957/rep.2017.30390, lire en ligne)
  2. (es) Omar Alejandro Bravo, Las nuevas derechas: un desafío para las democracias actuales [« La nouvelle droite : un défi pour les démocraties d'aujourd'hui »], Cali, Colombia, Editorial Université ICESI (en), , 1st éd. (ISBN 978-958-5590-48-9, DOI 10.18046/EUI/ee.10.2020, lire en ligne)
  3. (pt) « A ONDA CONSERVADORA », Livraria Cultura (consulté le )
  4. « Costa Rica acudirá a una segunda ronda entre un oficialista y un evangélico », EFE,
  5. (pt) « ANÁLISE: Crescimento de Jair Bolsonaro inclui Brasil em onda conservadora global », Folha de S.Paulo

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